De quoi parle-t-on ?

Les facteurs favorisant l’entrée dans l’écrit
La prévention de l’illettrisme

Marie-Odile Maire Sandoz
Institut National de Recherche Pédagogique-centre Alain Savary

Effets des conditions de vie

Dans la perspective d’analyser les facteurs facilitant l’entrée dans l’écrit, il apparaît nécessaire, dans un premier temps, de tenter de rendre compte des effets des conditions de vie sur le développement de l’enfant.
Le développement de l’enfant est lié à la relation à sa mère, à son père, à la famille mais aussi à l’espace social et aux contextes culturels et économiques qui l’environnent. L’enfant évolue en interaction avec son milieu, il est donc essentiel de situer l’enfant dans une pluralité de contextes.
Pour ce faire nous nous appuyons sur le travail de Chantal Zaouche Gaudron (2005 ), professeur en psychologie du développement qui a réalisé un bilan des recherches les plus récentes en psychologie sur les liens entre le développement du jeune enfant et ses conditions de vie, en particulier lorsque celles-ci sont défavorisées. Plus précisément, les conditions de vie défavorisées concernent la vie familiale, l’habitat, le voisinage, le mode de garde, les loisirs, l’accès à des services, le statut socioéconomique, la dimension psychologique.

Bibliographie

Les élèves en difficulté

Des difficultés variées et complexes


Il ou elle sait lire. Cette assertion prend un sens différent en fonction de la situation ou de la personne dont on parle. Si on se réfère à un élève de 6-10 ans en milieu scolaire c’est une appréciation portée sur sa capacité à déchiffrer. Si on se réfère à un jeune en fin de scolarité, c’est une évaluation de sa capacité à traiter l’information écrite quel que soit le support. (Chartier, 2007 ).
Dans la logique de continuité où on considère que l’on apprend à lire tout au long de sa vie, les processus mis en œuvre pour cet apprentissage continué changent au fur et à mesure que les exigences évoluent et se différencient. Tout au long de la scolarité obligatoire, les parcours de lecture sont jalonnés d’étapes d’appropriation d’habiletés et de stratégies dans le but, d’une part, de favoriser la réussite scolaire car la lecture est un vecteur majeur pour les apprentissages et, d’autre part, pour satisfaire les appétences de connaissances, le plaisir de lire ainsi que les obligations de la vie sociale, domestique et citoyenne (Chartier 2007 ; Frier Guernier 2007 ; Nonnon 2007 ).

Les facteurs favorisant l'entrée dans l'écrit

Les facteurs favorisant l’entrée dans l’écrit sont multiples et interfèrent de façon complexe. Néanmoins l’enfant et l’élève est une seule et même personne. Pour la lisibilité des facteurs favorisant l’entrée dans l’écrit, des choix ont été opérés pour structurer cette partie. Ils ne sont pas hiérarchisés et n’ont pas la prétention de l’exhaustivité. Une lecture "paysage" en est suggérée.

Plus que des mots

Au risque de se répéter, il semble nécessaire de s’accorder sur le sens des mots. Dans le cas de l’illettrisme, les mots sont lourds de sens et portent atteinte aux affects de celui qui en est porteur, c’est une forme d’exclusion qui bouleverse aussi ceux qui se mobilisent pour tenter d’y remédier. Alors que l’on parlait de lutter contre l’illettrisme comme s’il s’agissait d’un combat contre un mal, un fléau (Leclercq, 1999 ) les spécialistes auraient préféré que le terme formation de base passe dans le langage commun. Force est de constater qu’au fil des années, s’est ancré le terme d’illettrisme dont la dernière définition de référence de l’ANLCI date de 2003 :

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