Pourquoi le monde du travail est aussi concerné ?
La lutte contre l’illettrisme est d’abord apparue en France dans la sphère sociale. Elle est avant tout perçue comme une problématique sociale qui reçoit une écoute favorable des acteurs économiques quand ceux-ci sont réceptifs au discours social sur l’illettrisme et sur le rôle que doit jouer l’entreprise.
Cependant, la question de l’illettrisme entre peu à peu dans la sphère économique. Ce phénomène est concomitant à la montée du chômage et à l’évolution des métiers en lien avec l’exigence d’une compétitivité accrue des entreprises et avec une recherche toujours plus importante de productivité.
Il est important de noter l’évolution perçue dans les discours sur la lutte contre l’illettrisme, où le mot « illettrisme » ou l’expression « lutte contre … » n’apparaissent plus que comme vecteur de communication et de mobilisation, et disparaissent au niveau de l’action au profit d’une approche centrée autour des « compétences de bases » définies comme étant le socle des compétences nécessaires pour garantir à chaque personne des conditions favorables à son développement personnel, à sa citoyenneté active, à son intégration sociale, culturelle, mais aussi professionnelle.
Ce point est fondamental dans l’objet qui est le nôtre, car cette approche montre à quel point ce socle de compétences est lié aux évolutions de la société : autour du noyau traditionnel des savoirs et connaissances que l’on regroupe autour des compétences : linguistiques, mathématiques et cognitives, apparaissent d’autres compétences : en technologie de l’information et de la communication, langues étrangères, …
C’est bien d’un socle de compétences indispensables à l’accès à la formation technique dont il s’agit. Aussi, la lutte contre l’illettrisme passe-t-elle bien par le développement des compétences des salariés.