Certaines pratiques familiales de l’écrit passent par des formes liées à l’organisation domestique. Ces pratiques ont un effet indirect mais conséquent sur l’enfant en contribuant à l’apprentissage de sa capacité à différer et à planifier, capacités requises dans le contexte scolaire. L’usage d’un calendrier ou d’un agenda permet une planification des activités, les listes, les livres de recettes, les comptes, les classements des papiers administratifs ou de photographies, les carnets d’adresses et de numéro de téléphone, les petits mots qu’on laisse sont autant de pratiques familiales qui impliquent un rapport réflexif au temps, une organisation distanciée de la vie familiale. Cependant, dans certaines familles l’écrit n’occupe qu’une place perçu négativement lorsqu’il s’agit de factures, de lettres de rappel de loyers impayés etc. La question ne se limite donc pas à la présence ou à l’absence d’actes de lecture à la maison : quand il y a expérience, il faut se demander si celle-ci est positive ou négative, si les modalités sont compatibles avec les modalités de socialisation scolaire de l’écrit. (Lahire 1995)